Le projet

Les objectifs

Analyser la situation Inuit du point de vue architectural et urbain. En tant qu’étudiants Français en architecture, nous apporterons un regard différent sur la situation au Nunavik. Nos connaissances sur le territoire et les inuit sont nouvelles. Il va falloir comprendre et décrypter les rôles des différents acteurs (actuels comme anciens) du Nunavik.

Les objectifs sont d’étudier le contexte d’Akulivik, l’évolution de son architecture, de la tradition à la modernité, l’organisation communautaire, le changement radical de mode de vie, ses conséquences sur la population, l’impact de l’évolution climatique et les problèmes constructifs. Nos entretiens et nos lectures nous ont familiarisés avec l’histoire des Inuits.

Ce peuple de nomades est passé du mode de vie nomade à la sédentarité en quelques dizaines d’années. Les villages constitués de toutes pièces ont été implantés selon les contraintes territoriales et logistiques, dispersant ou regroupant des familles sans planification sociologique. Akulivik nous interesse du fait que ce soit les inuits eux-même qui aient décidé de repeupler leur territoire usuel. D’autre part, du point de vue de la construction, nous avons compris que l’architecture est dictée par de nombreuses contraintes techniques, notamment liées au climat, qui influencent la forme de l’habitation et son fonctionnement. En effet la nature gelée du sol joue sur l’implantation du bâtiment et son ancrage au sol, le vent influe sur la forme aérodynamique de la structure, les parements, etc.

Notre état des lieux du village, des habitations et les entretiens avec la population viendront étayer les informations théoriques que nous aurons préalablement recueillies.

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Apporter au plus grand nombre nos connaissances sur la région du Nunavik et sur la situation Inuit. Nous nous adresserons donc aux architectes connaisseurs ou non de la région du Nunavik, mais nous voulons également sensibiliser des particuliers, en France et au Québec, où la population Inuit et son territoire sont parfois peu connus.

Echanger

Les connaissances acquises devront notamment servir à la Société d’Habitation du Québec (SHQ), aux sociétés Kativik, Makivik et à l’Université Laval. Nous voulons que nos études soient utiles à la population. En échangeant avec ces institutions, nous espérons que les résultats de nos études soient pris en compte. La SHQ a exprimé le désir d’avoir un rapport sur nos études et notre expédition, ce qui nous encourage dans la démarche de notre projet.

Destination : le Nunavik

Le Nunavik, « La Terre ou l’on s’installe » en inuktitut, fait partie de la province québécoise depuis 1912. Ce vaste territoire couvre 560 000 km² soit plus du tiers de la superficie de la Belle Province. Environ 9 500 âmes peuplent le Nunavik, dont 88% sont des Inuits qui se répartissent dans 14 villages, situés sur les littoraux de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava. Ces villages comptent entre 160 et 1 400 habitants, la capitale administrative est Kuujjuak, avec 2375 habitants. Le paysage du Nunavik est marqué par la forte présence de l’eau, lacs et rivières se jetant dans la baie ou le détroit d’Hudson ou la baie d’Ungava. La végétation se compose principalement de conifères qui disparaissent plus au nord au profit de la toundra arctique.

Les territoires du Nunavik sont immenses et difficiles d’accès. Notre étude se concentrera en particulier sur un village inuit. La planification du voyage dépendra des fonds récoltés avant le départ.

Le territoire du Nunavik étant immense, nous nous concentrerons sur l’étude du village d’Akulivik. Ce village, peuplé par 615 habitants (2011), nous permettra de travailler à petite échelle afin d’être le plus complet dans nos recherches. Dans les années 1970, "pour améliorer leurs conditions de vie aux dimensions plus modestes, une plus grande abondance et une plus immédiate proximité des ressources, deux groupes d’Inuit du Québec nordique entreprennent des démarches afin d’installer deux nouveaux villages à Akulivik et à Aupaluk, sites habités jusque vers les années 1950” selon Gérard Duhaime(1). En 1953, la fermeture du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson força les habitants à fuir l’Akulivik pour se rendre 100 km au dessous, à Puvirnituq. Le village a été recrée en 1973 par une famille. L’année suivante, d’autres vinrent à leur tour s’y établir. Akulivik a donc la particularité d’être un village crée par les inuits.

(1) « De l’igloo au HLM, les Inuit sédentaires et l’Etat-providence », Gerard Duhaime, Centre d’Etude Nordique, Université Laval, Québec, Collection Nordicana, 1985

Photographies